Ces animaux étaient bien loin de mon quotidien quand j’ai commencé mes études vétérinaires!
Avant de rédiger un article sur ce que j’apprends de ces animaux grâce au cours de kinésiologie animale, je vous partage cet extrait sur mes premières expériences.
EXTRAIT DE MON LIVRE:
« Au cours du premier trimestre nous constituons des binômes 1ere année avec un 2ème année et cela tout au long du cycle de 4 ans. Philippe est mon binôme, un fils d’agriculteur de Touraine. Il m’amène dans sa famille pour que je vois mes premières vaches de près.
Une des meilleures manières de financer nos études est la prophylaxie. En hiver, quand les vaches vivent dans les étables, démarrait la campagne de vaccination et de test de dépistage de la brucellose et de la tubercule. Elle était assurée essentiellement par des étudiants de 2ème à 4ème année.
Je vais découvrir les vaches de races normandes et frisonnes dans le Cotentin, les limousines en Corrèze et visiter des coins de France où l’ancien se réchauffe dans le cantou, le dessous de la cheminée.
Je travaille dans des zones reculées, où le confort des maisons est minimaliste, un autre monde pour moi, fille des villes.
Pas de GPS à cette époque. Le soir retour de la journée passée de ferme en ferme à vacciner et faire des prises de sang à des dizaines de bestioles dans un froid glacial. Il faut encore écrire le plan et le programme de la journée suivante.
– Après l’église du village de X, tu tournes à droite à la 2ème fourche, après le château d’eau, chemin de terre à gauche est c’est tout au fond au bout du chemin. etc…
Je me souviens que je gagnais, 2,60 francs pour une prise de sang et 1,40 francs pour un vaccin fièvre aphteuse ou un test de tuberculination et en une semaine je pouvais toucher un salaire de 2 500 à 4 000 francs parfois.
Je vous laisse compter combien il fallait traiter de vaches dans une journée. Mes semaines de prophylaxie m’ont validé des trimestres complets pour le calcul de ma retraite, je le découvrirai beaucoup plus tard.
Savez vous où se fait la prise de sang sur une vache? Sous la queue ! On relève la queue en la redressant au-dessus du dos et dans une ligne en creux tout du long, il y a une veine un peu en profondeur qui permet de faire un prélèvement assez simple.
Pouvez vous vous imaginer approcher une vache par son arrière. L’éleveur lui maintient plus ou moins la tête. Vous prenez la queue pour la lever en priant le ciel qu’elle n’envoie pas un coup de pied.
Par le stress je vous laisse imaginer les déjections qui ne manquent pas d’arriver. Et les blagues graveleuses des éleveurs qui découvrent que les femmes sont capables de faire cette partie du métier, dans la rigueur de l’hiver. »